Description
Au point de vue social, comme au point de vue religieux, les juifs ont toujours occupé un rang à part ; et c’est à juste titre qu’aujourd’hui plus que jamais ils attirent l’attention du monde. Quand on réfléchit à l’état stationnaire où ils sont demeurés pendant près de 2000 ans, on s’étonne du mouvement insolite qui tout à coup s’est propagé parmi eux ; et on se demande quelle est la tendance de ce mouvement, et quel est le terme où il doit aboutir. Naguère encore des barrières de fer séparaient cette race impérissable de tous les peuples, au milieu desquels elle végétait ; et contrairement à la loi d’assimilation qui fond ensemble dans une même société les divers éléments des nations subjuguées, les juifs seuls persévéraient dans leur isolement, inaccessibles à la lumière de l’Évangile et aux progrès de la civilisation chrétienne.
Cet état de somnolence se prolongea jusqu’au commencement de notre siècle ; et durant ce long cours des choses, les juifs, refoulés sur eux-mêmes et visiblement réprouvés, ne présentent dans leur lamentable histoire aucune vitalité, aucun changement, aucun point de contact avec les chrétiens. C’est une eau stagnante qui ne se mêle dans aucun des fleuves qui l’environnent.
Le but de cet écrit n’est pas de rappeler la cause de cette éclatante déchéance ; elle est écrite dans l’Ancien et le Nouveau Testament : c’est le mystère de la justice de Dieu, le plus mémorable et le plus significatif de tous les phénomènes de l’histoire.
Il ne fallait rien moins qu’une commotion sociale, la plus terrible dont l’histoire fasse mention, pour donner au peuple israélite le premier signal du réveil.